Autres mines en Bourbonnais
Les autres exploitations minières dans l'Allier
et aux environs de Montcombroux
Au même moment où Montcombroux connaissait son essor économique en cette deuxième moitié du XIXème siècle, l'industrie prenait un développement inattendu dans tout le département de l'Allier.
La transformation a été des plus complètes et le département, si arriéré au début du XIXème siècle a rapidement acqui un rang très honorable dans l'échelle de la production nationale.
Les richesses minières ont été la principale source de cette prospérité industrielle. L'abondance de houille dans la partie occidentale du département, a déterminé l'installation d'importants établissements métallurgiques. Citons pour mémoire, les forges de Tronçais de Nicolas Rambourg, et les bassins miniers de Bézenet, Chamblet, Doyet, Commentry, Montvicq, Buxières, St-Hilaire et Noyant.
L'existence d'un des gites de kaolin les plus riches du monde entier, a favorisé la création de plusieurs fabriques de porcelaine.
Les Mines :
Les gisements carbonifères de l'Allier font partie de deux longues traînées qui s'étendent : la première depuis Decize - La Machine (Nièvre), juqu'à Plaux dans le Cantal; la seconde depuis Blanzy (Saone-et-Loire), jusqu'à Brassac. Dans le premier groupe sont compris les bassins de Commentry et Buxière-les-Mines.
Les mines du Montet et de Noyant figuraient à la fin du XVIIIème siècle parmi les plus importantes de France.
Quelques sites d'extraction de minerai de fer de faible valeur ont été exploités dans notre département, Bagnolet, Bourbon l'Archambault et plus près de nous Saint-Léon et Saligny aux Gouttes Pommiers.
Les Gouttes-Pommier sur la commune de Saligny
Mines de fer sur la commune de St-Léon
Ces exploitations ont été définitivement abandonnées depuis la fin du XIXème siècle. Une mine de manganèse aux Gouttes Pommiers entre Saint-Léon et Saligny-sur-Roudon, près du château de la Varennes a donné quelques satisfactions.
Les Gouttes Pommiers
Le minerai de fer et de manganèse des Gouttes Pommiers était connu depuis très longtemps, mais c'est seulement vers 1826 qu'on fit quelques recherches à la suite desquelles une concession fut accordée le 1er février 1831.
Ce gisement a d'abord été exploité pour le fer aux moyens de tranchées de 3m de profondeur maximum. Le minerai mêlé avec environ 1/3 de son volume d'argile était séparé par un premier lavage éxécuté en aval de l'étang du Moulin de la Roche. Ce lavage était effectué en agitant au milieu de l'eau le minerai placé dans une chaudière percée de trous.
Par la suite, des galeries ont été creusées pour l'exploitation du manganèse. Un puits a été foncé sur la limite Sud-Est de la ranchée d'exploitation, il fut équipé d'un manège. Ce puits a été poussé jusqu'à trente mètres de profondeur et une galerie horizontale a été percée vers le Nord, mais l'arrivée d'eau a entraîné l'abandon de ces travaux.
En 1841, un puits a été creusé à l'Est en se rapprochant des étangs des Gouttes Pommiers, il a été aussi abandonné par suite de l'abondance des eaux. Un autre puits a été foncé à environ 300m des à l'Ouest des anciens travaux. Mais tous ces travaux ont été abandonnés.
L'extraction se faisait au pic. De 1831 à 1840, 3500 quintaux d'oxydes ont été extraits, 17 mineurs et 34 manoeuvres étaient employés. Le minerai abattu était élevé au jour dans de petites bennes à l'aide de treuils à bras, puis acheminé à Diou sur le canal latéral à la Loire, d'où on l'expédiait à Paris.
Le minerai fut, pendant un certain temps, pulvérisé à Diou, à l'aide d'un moulin mû par une roue hydraulique.
La concession fut augmenté le 06 août 1884, à 840 ha.
Le puits Méplain motiva par contre une demande d'extension accordée en 1894. A la suite de difficultés d'extraction, on creusa un travers-banc (dit du moulin de la roche) qui rencontra de nouveau le filon recherché.
Ancien bâtiment du site des Gouttes-Pommiers
Traces de minerai
Ancien four à chaux (en ruine)
L'entrée de la galerie (innondée)
Le site est actuellement à l'abandon, envahi par les friches et les broussailles. En période hivernale, en l'absence de végétation, on peut reconnaître ces travaux, de nombreuses excavations, à travers bois et taillis, où de l'oxyde de manganèse se trouve en abondance. Un travers-bancs Ouest-Est, à l'extrémité Sud des travaux est obstrué par un éboulement à environ 35 m de l'entrée. Un bâtiment vétuste, à usage de remise subsiste encore.
On trouve aussi quelques autres minerais, disséminés ça et là dans le sous-sol de notre département.
Le sulfure d'antimoine se rencontre en plusieurs points du département: Nades, Bresnay et la Petite-Marche.
Du minerai de cuivre et de la galène argentifère, en montagne bourbonnaise, dans la région de Laprugne et à la Chabanne ont été extraits industriellement dans les années 1870. Plus récemment, c'est l'uranium qui a eu ses heures de gloire dans la même région, l'exploitation a cessé et le site est fermé.
Sigalons aussi l'existence d'uranium sur le territoire de la commune de Montcombroux au lieudit La Fragnière et Les Crouziers, ainsi qu'aux Coquets sur la commune de Lapalisse où le dépot avoisinerait 40.000 tonnes, avec des teneurs importantes.
A l'heure où le cours des métaux flambe à la Bourse et les énergies s'amenuisent, le sous-sol de l'Allier a peut-être encore un beau rôle à jouer dans les décennies à venir.